Guide pour la santé
Avertissement
Ce livre s'adresse au grand public. Avec des termes simples, l'auteur essaie d'y décrire les grandes maladies, leurs symptômes, leurs causes et leurs traitements éventuels. Mais il ne s'agit pas d'un manuel thérapeutique. Ainsi, pour tout problème de santé, il vous est conseillé de vous adresser directement à votre médecin ou à votre pharmacien.
Introduction
La médecine est la science dont l'objet est la conservation ou le rétablissement de la santé humaine.
Des origines jusqu'au Ve siècle av. J.-C., la médecine a été placée sous le signe de la magie et des dieux guérisseurs (Esculape en Grèce, Sérapis en Égypte . . .). Hippocrate de Cos (460-380 av. J.-C.) amorce sa désacralisation en lui donnant pour base l'observation clinique et en définissant les règles éthiques de son exercice (serment d'Hippocrate). Chez les Romains, au IIe siècle de notre ère, Galien fait progresser l'anatomie descriptive (dissections) et établit le système galénique, dans lequel stagnera la médecine occidentale jusqu'à l'aube des temps modernes. Parallèlement, Avicenne (XIe siècle), en Iran, Averroès et Maimonide (XIIe siècle), en Andalousie, enrichissent la pharmacopée naturelle et font progresser la chirurgie. A partir de la Renaissance, Paracelse, qui s'élève contre le dogme galénique, préconise une pharmacopée chimique ; la science anatomique se précise ; Ambroise Paré donne ses lettres de noblesse à la chirurgie. Harvey, découvrant la circulation sanguine, ouvre la voie à la physiologie moderne, qui prend son essor aux XIIe et XVIIIe siècles. La médecine s'appuie dorénavant sur le progrès général des sciences positives (chimie, physique) pour établir l'étiologie des maladies. Histologie et anatomie pathologique se développent au XIXe siècle. Claude Bernard jette les bases de la méthode expérimentale et de la biochimie, tandis que les immenses découvertes de Louis Pasteur fondent la microbiologie moderne. Le XXe siècle verra la diversification de la médecine par branches spécialisées et l'essor continu des hautes technologies médicales et chirurgicales.
Aujourd'hui, la profession médicale est représentée dans sa très grande majorité par les médecins, mais elle comprend également les chirurgiens-dentistes, les pharmaciens et les sages-femmes. D'autres professionnels de la santé apportent leur concours à la médecine : ce sont les membres des professions paramédicales, notamment les infirmiers et les kinésithérapeutes.
Il existe deux grandes catégories de médecins, les généralistes et les spécialistes, dont le rôle est complémentaire.
Le médecin généraliste est le personnage auquel on s'adresse en premier lieu, lorsqu�apparaissent un symptôme ou une affection nécessitant son avis et, éventuellement, un traitement. Il ne peut maîtriser l'ensemble des spécialités que recouvre la médecine, mais il est le mieux placé pour orienter son patient vers les différents secteurs de la pathologie médicale et il joue un rôle essentiel dans la prévention et le dépistage des maladies. Le médecin généraliste représente donc un aiguilleur dirigeant chaque patient vers le médecin spécialiste approprié quand cela se révèle nécessaire.
Le médecin spécialiste s'occupe exclusivement d'une branche de la pathologie médicale à laquelle il a consacré généralement plusieurs années d'études et de pratique. Dans sa spécialité, il est beaucoup mieux informé que le médecin généraliste et peut donc intervenir plus rapidement et plus efficacement. A l'issue de ses investigations, il peut apporter des réponses claires aux questions soulevées par le médecin généraliste. Les différentes branches de la médecine spécialiste sont les suivantes :
- allergologie ;
- anatomie et cytologie pathologiques ;
- anesthésiologie et réanimation chirurgicale ;
- angéiologie, médecine vasculaire ;
- biologie médicale ;
- cardiologie et affections cardio-vasculaires ;
- chirurgie cardio-vasculaire et thoracique ;
- chirurgie de la face et du cou ;
- chirurgie infantile ;
- chirurgie générale ;
- chirurgie orthopédique et traumatologie ;
- chirurgie plastique reconstructrice et esthétique ;
- chirurgie urologique ;
- chirurgie vasculaire ;
- chirurgie viscérale ;
- dermatologie et vénéréologie ;
- diabétologie-nutrition ;
- échographie ;
- endocrinologie et métabolismes ;
- gastro-entérologie et hépatologie (appareil digestif) ;
- gériatrie, gérontologie (maladies des personnes âgées) ;
- gynécologie médicale, obstétrique ;
- maladies du sang (hématologie) ;
- médecine et biologie du sport ;
- médecine générale, orientation acupuncture ;
- médecine générale, orientation homéopathie ;
- médecine interne ;
- médecine légale, expertises médicales ;
- médecine manuelle, ostéopathie ;
- médecine nucléaire ;
- médecine physique et de réadaptation ;
- médecine thermale (hydrologie et climatologie médicale) ;
- médecine du travail ;
- néphrologie ;
- neurochirurgie ;
- neurologie ;
- neuro-psychiatrie ;
- ophtalmologie ;
- orthodontie (orthopédie dento-faciale) ;
- oto-rhino-laryngologie ;
- pédiatrie - maladies des enfants ;
- phoniatrie ;
- pneumologie ;
- psychiatrie ;
- psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent ;
- radiologie (radiodiagnostic et imagerie médicale) ;
- radiothérapie (oncologie option radiothérapie) ;
- rhumatologie ;
- santé publique ;
- stomatologie ;
- toxicomanie et alcoologie.
Un corps humain est constitué par 60 % d'eau, 39 % de matières organiques (lipides, protides, glucides) et 1 % de sels minéraux. Par ailleurs, les principaux éléments qui composent un corps humain sont, par ordre d'importance : l'oxygène, le carbone, l'hydrogène, l'azote, le calcium, le phosphore, le potassium. . .
Un corps élimine quotidiennement le volume suivant en eau :
- par les urines : 1 à 1,5 litre,
- sudation : 100 à 500 ml,
- évaporation pulmonaire : 350 à 600 ml,
- pertes insensibles cutanées : 400 à 1 000 ml,
- matières fécales : 50 à 200 ml.
Les besoins quotidiens en eau (compte tenu de ces pertes) sont :
- adulte : 30 à 40 ml par kg,
- enfants (3 à 10 kg) : 72 à 96 ml.
En cas de forte fièvre ou de diarrhée, les pertes et les besoins en eau sont très supérieurs.
Malheureusement, des anomalies, des incidents ou des accidents viennent perturber le bon fonctionnement de cette mécanique très perfectionnée. Il en résulte alors chez la victime un déséquilibre qui se manifeste par un nombre variable de signes.
On appelle "symptômes" les signes par lesquels se manifestent la détérioration de la santé et l'installation de la maladie. Ils peuvent traduire des troubles passagers ou permanents, bénins ou graves et, à l'extrême, refléter l'interruption des fonctions vitales, c'est-à-dire la mort. Les symptômes sont nombreux et variés, et peuvent être regroupés en deux catégories :
- les symptômes subjectifs sont ceux ressentis par le patient : c'est le cas, par exemple, des douleurs et des nausées ;
- les symptômes objectifs sont ceux constatés à l'observation. Il en va ainsi, par exemple, d'une respiration difficile, ou de l'altération de la couleur de la peau.
Le corps humain pourrait être comparé à une machine extrêmement complexe. Son fonctionnement est assuré par la multitude des organes qui le composent, et jouent tous un rôle fondamental dans le maintien de l'équilibre de l'organisme. Il est constitué de systèmes, ou grands appareils, qui permettent d'assurer les trois fonctions essentielles à la vie : la reproduction, la nutrition et la vie de relation.
La fonction reproductrice est capitale pour toute espèce vivante. Les organes génitaux, le pénis et les testicules chez l'homme, les ovaires, l'utérus et le vagin chez la femme, ont pour mission d'assurer la pérennité de l'espèce.
La fonction de nutrition met en jeu plusieurs appareils :
- L'apport des aliments indispensables au fonctionnement de l'organisme et leur assimilation passent par l'appareil digestif.
- Le deuxième appareil assurant la nutrition est constitué par le système circulatoire, appelé aussi appareil cardio-vasculaire. Composé du cœur, des vaisseaux et du sang, il apporte directement aux tissus les éléments et l'énergie nécessaires à leur bon fonctionnement.
- L'appareil respiratoire, enfin, fournit l'oxygène indispensable à la vie.
La vie de relation représente la troisième grande fonction vitale du corps humain. Elle met en jeu le système nerveux mais aussi les organes des sens (vue, ouïe, toucher, odorat et goût), ainsi que l'appareil locomoteur.
Le système nerveux programme l'exécution des mouvements et assure leur coordination ; mais il est aussi le centre de la vie psychique, le siège de la mémoire, de l'affectivité, de l'humeur. C'est le système le plus important, mais aussi le plus mystérieux de notre organisme.
Préface
Professeur Henri Pujol
Président de la Ligue nationale contre le cancer
Décembre 2005
Diana Bouayad-Amine est une biologiste passionnée pour la vie citoyenne et pour la pédagogie. Docteur de l'Université de Montpellier dans le domaine de l'immunobiologie, elle s'est engagée aussi dans la vie quotidienne pour diffuser des messages grand public de promotion de la démocratie en luttant contre l'abstention. . .
Elargissant son champ d'actions hors de son laboratoire, elle a établi deux constats qui ont guidé la rédaction de cet ouvrage :
- les préoccupations liées à la préservation de la santé demeurent toujours en tête des sondages d'opinion,
- la diffusion de la connaissance est un des moyens essentiels d'accès à la liberté.
Alors que la littérature foisonne actuellement d'ouvrages écrits soit par des médecins, soit par des malades, elle revendique de n'être ni l'un ni l'autre. Elle se situe comme un médiateur entre le savoir médical et la compréhension du grand public. Elle regroupe la description des signes et des moyens thérapeutiques des grandes maladies avec un esprit de synthèse remarquable.
Je salue ce beau travail qui constitue un jalon dans une démarche où le malade n'est plus objet de soin mais devient sujet de soin et même partenaire du soin.
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